Institut océanographique de Bedford
Au sujet de l'IOB
L'Institut océanographique de Bedford (IOB) est un établissement de recherche moderne situé sur les rives du bassin de Bedford, à Dartmouth, en Nouvelle-écosse. Il a été créé en 1962 par le gouvernement du Canada (l'ancien ministère des Mines et des Relevés techniques, maintenant le ministère des Ressources naturelles du Canada). Au cours des 50 dernières années, il s'est progressivement imposé comme le plus grand centre de recherche océanographique du Canada. L'Institut effectue des recherches orientées pour le compte du gouvernement du Canada dans le but de fournir un soutien et des avis « examinés par les pairs » appuyant le processus décisionnel gouvernemental dans un vaste éventail de domaines relatifs aux océans, dont la souveraineté, la sécurité, la protection de l'environnement, la santé des océans, la sûreté et l'accessibilité des voies navigables, l'utilisation durable des ressources naturelles (aquatiques, minérales, gazières et pétrolières) ainsi que la gestion intégrée des océans.
Bordé par trois océans, le Canada possède 240 000 km de côtes − le plus long littoral au monde. Son plateau continental représente une superficie qui correspond à environ 40 % de la superficie de la masse continentale canadienne. Il importe donc que le Canada recueille des renseignements sur tous les aspects de ses ressources océaniques, car ces renseignements sont vitaux pour planifier l'utilisation des terres et de la zone côtière, pour gérer les océans et pour réduire les risques associés aux dangers naturels et anthropiques. Les océans et les fonds marins recèlent d'énormes quantités de ressources naturelles, qu'il s'agisse des stocks de poissons, de crustacés, ou de mollusques, des plantes marines, du pétrole, du gaz naturel, ou des minéraux qu'on trouve dans la colonne d'eau ou qui sont enfouis dans la roche-mère. Toutes ces ressources sont prometteuses de viabilité économique pour des générations de Canadiens et constituent le fondement des efforts collectifs visant une revendication en vertu de l'article 76 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS). Les travaux que nous effectuons dans le cadre de l'UNCLOS constitueront la base scientifique de la revendication des droits sur le fond de la mer au-delà de la limite de 200 milles de notre zone économique exclusive actuelle.
L'océanographie est un domaine de recherche multidisciplinaire, qui fait appel à la géologie, à la physique, à la chimie et à la biologie. Pour résoudre les problèmes associés aux océans, l'IOB compte sur plus de 600 scientifiques, ingénieurs, techniciens, gestionnaires des ressources naturelles et de l'environnement et employés de soutien œuvrant dans un éventail de disciplines. à l'heure actuelle, quatre ministères fédéraux occupent des locaux à l'IOB : le ministère des Pêches et des Océans (MPO), le ministère des Ressources naturelles (RNCan), le ministère de l'Environnement (EC), et le ministère de la Défense nationale (MDN). Toutes les installations sont gérées par Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC).
Un certain nombre de directions du MPO se trouvent à l'IOB. La plus grande d'entre elles est la Direction des sciences, dont le directeur général est aussi le directeur de l'IOB. Cinq divisions de la Direction des sciences se trouvent à l'IOB : Service hydrographique du Canada; Sciences de la mer; écologie des populations; Recherche écosystémique; et Planification stratégique, Services de conseils et Sensibilisation. Trois divisions de la Direction des océans, de l'habitat et des espèces en péril se trouvent à l'IOB. La Direction de l'informatique fournit tous les services informatiques nécessaires et est aussi le centre national de traitement et de stockage à long terme des données. La Direction de la gestion des pêches et de l'aquaculture est représentée à l'IOB par le Bureau régional de coordination de l'aquaculture. La Garde côtière canadienne (GCC) a à l'IOB une unité technique qui fournit une vaste gamme de services de soutien à la flotte de navires côtiers et océanographiques. La GCC accroîtra bientôt sa présence à l'IOB, en raison du déménagement de la base de la rue Parker, sur le front de mer à Dartmouth.
RNCan est représenté à l'Institut par la Commission géologique du Canada (Atlantique). Principal organisme canadien dans le domaine des géosciences marines au Canada, la Commission effectue des recherches spécialisées sur la géologie marine et la géologie du pétrole, la géophysique, la géochimie et la géotechnique. Elle dirige aussi le programme national de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS).
Quant au MDN, il est présent à l'IOB par l'intermédiaire de son Bureau des levés des fonds marins des Forces maritimes de l'Atlantique, qui appuie ses opérations de surveillance et de sécurité des océans. En coopération avec le Service hydrographique du Canada et la Commission géologique du Canada (Atlantique), ce bureau effectue des levés à faisceaux multiples du fond marin qui sont d'un intérêt particulier pour le MDN.
Dans le cadre du Programme canadien de contrôle de la salubrité des mollusques, l'unité de surveillance de la qualité des eaux marines d'Environnement Canada procède à des études de la salubrité et de la qualité de l'eau, et analyse des échantillons au laboratoire de microbiologie de l'IOB.
L'équipe de spécialistes de la gestion des installations de TPSGC assure un fonctionnement adéquat et efficace de tout le complexe de l'IOB.
Bref historique de l'IOB
Après la Deuxième Guerre mondiale, le Canada a reconnu qu'il avait besoin d'établissements et de navires de recherche océanographique multidisciplinaires pour aborder diverses questions, comme la souveraineté, la défense, la protection de l'environnement et les pêches. La Station biologique de St. Andrews était alors la principale installation de recherche sur les pêches marines dans les Maritimes. M. W. E. van Steenburgh, Ph.D., qui était alors directeur général des Services scientifiques du ministère des Mines et des Relevés techniques, a avancé l'idée d'un institut océanographique situé sur les rives du bassin de Bedford. M. Steenburgh et ses collaborateurs estimaient que des équipes de recherche multidisciplinaires, disposant de navires et de laboratoires spécialisés, étaient nécessaires pour combler les besoins de connaissances futurs de la gestion des océans dans l'économie mondiale émergente. Grâce à ses efforts, la construction de l'Institut océanographique de Bedford (IOB) et du navire d'expédition Hudson aboutirent en 1962. Aujourd'hui encore, la partie originale de l'IOB porte le nom de M. van Steenburgh. L'Université Dalhousie lui a rendu hommage, en octobre 1962, pour le rôle capital qu'il a joué dans l'établissement d'une infrastructure gouvernementale fédérale de recherche océanographique au Canada.
Fort de ses installations de pointe et de sa flotte de navires, l'IOB a pris une expansion considérable depuis 1962 et est devenu un des meilleurs établissements de recherche océanographique multidisciplinaire au monde. Ce qui fait de l'IOB un établissement unique, c'est précisément son caractère multidisciplinaire. Par nature, l'océanographie est un domaine de recherche pluridisciplinaire, faisant appel à l'hydrographie, à la géologie, à la physique, à la chimie, à la biologie et à la recherche halieutique. De fait, le succès que connaissent les grands instituts océanographiques du monde réside dans le fait que des spécialistes des diverses disciplines de l'océanographie travaillent à proximité les uns des autres à résoudre des problèmes de recherche complexes et passionnants. Au cours des dernières décennies, cela s'est traduit par des progrès fondamentaux et révolutionnaires dans notre compréhension des océans du globe et du plancher océanique. L'IOB est un exemple d'établissement de recherche qui a contribué à ce fascinant accroissement de notre capacité d'explication. La réunion de diverses disciplines de recherche au sein d'une même installation est un élément clé de sa réussite. Des hydrographes, des géologues, des physiciens, des chimistes, des biologistes et des spécialistes techniques s'adonnent en équipe, côte à côte, à des recherches captivantes. L'IOB accueille des scientifiques et des techniciens de quatre ministères fédéraux (MPO, RNCan, MDN et EC) et a établi des partenariats avec des universités, l'industrie, les Premières nations et des organismes non gouvernementaux.
L'histoire apporte la preuve de l'efficacité de cette approche. Depuis ses débuts, l'IOB a joué un grand rôle dans de nombreux projets et études d'envergure nationale et internationale sur les systèmes de circulation océaniques mondiaux et sur leurs interactions avec le changement climatique. En même temps, il a entrepris des études exhaustives de la géologie marine du Canada atlantique, apportant ainsi un soutien essentiel aux activités d'exploration pétrolière et gazière entreprises dans les années 1980 et plus récemment. Dans les années 1970, l'IOB a considérablement étendu ses études des écosystèmes océaniques et de leurs ressources, tendance qui s'est poursuivie jusqu'à ce jour. Et le besoin d'une recherche océanique multidisciplinaire continue de se faire sentir.
En 1997, le Canada a adopté une loi unique au monde, la Loi sur les océans. Cette loi reflète une nouvelle approche en matière d'utilisation des ressources océaniques, fondée sur les principes d'une sage gestion axée sur l'écosystème. En raison de son utilisation croissante des océans (pour l'exploration pétrolière et gazière, les câbles sous-marins, le transport maritime, l'aquaculture, l'écotourisme, l'élimination des eaux usées et des déchets industriels, les loisirs et la pêche commerciale), le Canada a besoin d'une meilleure capacité de recherche pour pouvoir donner des avis scientifiques sur les questions de gestion. Dans son préambule, la Loi sur les océans fait état des défis des décennies futures. On y indique que le Canada doit élaborer et mettre en œuvre un régime de gestion de ses écosystèmes marins en suivant trois principes interdépendants (la gestion intégrée selon l'approche de précaution pour assurer le développement durable). Cette loi est pleinement conforme aux obligations internationales du Canada en vertu, par exemple, de la Convention sur la biodiversité, de la Convention de Kyoto sur le changement climatique et du Code de conduite pour une pêche responsable de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. Le Canada s'oriente vers un nouveau paradigme concernant la gestion intégrée de ses activités océaniques, dans lequel les objectifs liés à l'écosystème marin seront définis plus explicitement, de manière à assurer un développement durable pour les générations futures. Ce changement de perspective de gestion de la part du Canada rejoint la prise de conscience à l'échelle mondiale, selon laquelle nos océans ont besoin d'être mieux protégés contre les influences anthropiques.
Aux effets directs des industries océaniques et de l'élimination des contaminants, s'ajoute la contribution des « gaz à effet de serre » à la variabilité du climat. La circulation océanique mondiale change, le niveau de la mer monte et les interactions air-mer modifient les régimes météorologiques et climatiques. Les océans sont un élément essentiel de la variabilité du climat, et les recherches océanographiques multidisciplinaires nous aideront à comprendre et à prévoir la nature du changement climatique.
Le gouvernement du Canada accorde une grande importance à l'engagement accru des citoyens. L'IOB s'oriente dans cette direction en mettant davantage l'accent sur la sensibilisation du public. De fait, l'IOB est un grand centre de convergence en matière de gérance des océans au Canada atlantique. En ce qui concerne la recherche océanographique multidisciplinaire, les besoins d'infrastructures gouvernementales fédérales revêtent autant, sinon plus, d'importance aujourd'hui qu'ils en avaient à l'époque de M. van Steenburgh, dans les années 1960. Bon nombre des bâtiments originaux sont rénovés afin de répondre aux besoins en matière de conservation de l'énergie d'une société sensibilisée aux enjeux planétaires.
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